Yvan nous raconte le Dirty Dayz ! C’est l’événement de mountainboard à ne pas manquer sur le continent africain. Organisé par l’équipe 136, cette année il s’est déroulé sur le terrain de mountainboard de Sabie, situé aux abords de la ville du même nom, en Afrique du Sud, à 10 000 kilomètres plus au sud, du 19 au 21 juin 2025.
C’est aussi sur ce terrain qu’auront lieu les championnats du monde 2026.
À cette occasion, cinq Frenchies ont décidé de faire le voyage pour prendre part à cet événement, et bien plus encore ! Voici les récits de Noé, Pierrot, Alexis, Nadine et Yvan, qui vont vous partager l’expérience inoubliable qu’ils ont vécue au pays des safaris.

Jeudi 12 juin 2025 : nos cinq Frenchies se retrouvent à l’aéroport de Paris CDG pour débuter un très long voyage.
C’est parti pour 8 h de vol de nuit jusqu’à Kigali au Rwanda pour une escale de 4 heures, puis 4 heures supplémentaires dans un second avion direction Johannesburg. Une fois arrivés, le bagage en soute de Nadine manque à l’appel. Nous apprenons qu’il est malheureusement resté au Rwanda, ainsi que tous les bons produits régionaux français qu’il contenait… Après un long moment à gérer cette histoire, les cartes SIM et la monnaie locale (le rand), nous récupérons la voiture de location. Voilà le moment redouté : il faut conduire à gauche avec un volant à droite. De plus, il fait déjà nuit — ici, c’est l’hiver et le soleil se couche à 17 h 30 !
Vingt minutes de route nous séparent de notre auberge pour la nuit. Yvan prend le volant et Pierrot l’assiste en tant que copilote. Les premiers tours de roue sont hésitants mais nous arrivons à destination.

Après un bon repas et une bonne nuit de sommeil, direction l’aéroport de Kruger Mpumalanga, à 4 heures de route vers l’est à travers des paysages époustouflants, pour récupérer Nicky, notre ami rider originaire des Pays-Bas. C’est son second voyage en Afrique du Sud ; il nous narre alors ses récits de safari et de mountainboard durant l’heure de route jusqu’à notre destination : Hazyview Adventure Backpackers.
C’est une auberge de voyageurs en quête de safari, où les cases sont éparpillées dans une jungle magnifique, et où l’on circule sur des passerelles en bois. Il y a également une piscine, un bar et, cerise sur le gâteau, un petit terrain de mountainboard !
Quisto, gérant des lieux et fondateur de 136 Dirt Boarding, arrive peu après pour nous accueillir et nous offrir un verre de bienvenue, en compagnie de Zander, un mountainboarder originaire de Johannesburg.
Pas de temps à perdre : nous partons faire des emplettes à base de produits et spiritueux locaux pour le braai (barbecue convivial et typique de la région) prévu le soir même. Sur la route du retour, avec Yvan au volant, nous nous faisons percuter par l’arrière par un fourgon de police qui nous avait pris pour des fugitifs en raison de notre conduite hésitante. Une dizaine de véhicules de police nous encerclent alors, avec une vingtaine de policiers : véritable scène de cinéma ! Heureusement, pas de bobos. Une fois les malentendus et les émotions dissipés, les forces de l’ordre se révèlent très gentilles et coopératives. Yvan, assisté de Zander, reste sur place pour effectuer le constat, tandis que les autres sont raccompagnés au backpackers par les policiers pour préparer le braai.

L’arrière de la voiture de location étant bien amoché, nous en récupérons une nouvelle le lendemain matin. Nous décidons ensuite de visiter le parc à reptiles de Hazyview où l’on retrouve l’emblématique black mamba sud-africain et bien d’autres bestioles à écailles. Pour clôturer la journée : petite session de mountainboard au backpackers !
Le lendemain, les choses sérieuses commencent : nous partons pour 3 jours de safari dans la savane de la réserve privée de Klaserie. Guidés par Jackie, la fille du propriétaire d’une parcelle de cette réserve et très bonne amie de Quisto qui nous accompagnera avec sa femme Jessie, leur fille Harlow, Zander et Nicky.
Pendant 3 jours, nous allons vivre au cœur du bush, explorant des centaines de kilomètres carrés de savane sauvage en 4×4, sans croiser personne, à la recherche d’animaux sauvages (petits, grands, voire très grands !) de jour comme de nuit.
Nous en prenons plein les yeux et les oreilles ! Éléphants, zèbres, girafes, rhinocéros, buffles, impalas, antilopes, hyènes, singes, vautours et bien d’autres…
Une immersion totale ! Un immense merci à Jackie et à ses parents pour cette expérience inédite et inoubliable.



Retour à Hazyview dans l’après-midi, où nous retrouvons le bagage de Nadine, qui avait été livré ici !
C’est parti pour une session au coucher du soleil avec quelques jeunes riders locaux qui nous ont rejoints pour l’occasion. On ne s’attarde pas trop car demain, c’est le début officiel des Dirty Dayz !
L’équipe se sépare : Pierrot, Alexis, Nadine et Nicky, désireux de toujours plus de safari, décident de passer la journée sur les routes du parc national Kruger, où ils auront la chance d’assister à l’attaque d’un léopard !
Pour Noé et Yvan, ça va rider. Et on débute par du freeride, accompagnés par une dizaine de riders sud-africains ! Le spot ? Une piste d’accès à des zones de plantations, à la sortie de Hazyview, direction Sabie : une descente de 5 km en prévision. Bien que Quisto fréquente cette piste depuis une dizaine d’années, des gardes forestiers nous interpellent et demandent une autorisation. Cela ne prendra qu’une vingtaine de minutes à Quisto pour l’obtenir — « ils nous en demandent une de temps en temps », dit-il.
Top départ ! La piste est sympa et variée, avec des portions plus rapides que d’autres.
Dicky, un rider de longue date, fait une mauvaise glissade et finit dans les cailloux. Rien de cassé mais bien éraflé ; il ne remontera pas sur sa planche. Ligne d’arrivée : un petit pont qui surplombe la rivière au fond de la vallée. Quel endroit magnifique ! Bien que la végétation soit plus exotique, on se croirait au Moulin du Roch, ancien spot des Naranoriders en Bretagne.
Remontée rapide avec le pick-up, nous refaisons une descente de plus avant de partir pour une course qui sera remportée par Quisto, suivi de Roelf puis Yvan. On profite du joli décor pour faire un petit brai au bord de la rivière. Enfin, direction Sabie !
On découvre alors une première piste en herbe jonchée de woops, de tables et de virages relevés. Très ludique, mais qui peut aussi être rapide ! Cette dernière est prévue pour les courses de boardercross pour les jeunes et les filles. Et on le comprend lorsqu’on traverse la route pour découvrir la piste principale ! Un boardercross composé de 8 lignes droites, 7 virages et de nombreux obstacles, dont un impressionnant road gap à la fin de la piste. Longueur totale : un peu moins d’un kilomètre.
Cette piste a été le théâtre des championnats nationaux de mountainbike en 2023.
On comprend rien qu’en la voyant : le plus rapide sera celui qui freinera le moins.
Dans la forêt en contrebas, c’est le coin freestyle ! Une table médium, un step-up, un quarter et quelques hips sont disséminés entre les arbres, le tout shapé dans une belle terre rouge.
Allez, la nuit est tombée : nous allons nous installer au Sabie River Camp puis nous trouvons un restaurant sympa où nos quatre compères vont nous retrouver pour nous raconter leur safari de la journée.
Le lendemain matin, direction le boardercross en herbe ! Tout le monde s’amuse bien sur cette piste que l’on pourrait confondre avec un terrain de golf ! Les courses s’enchaînent et l’ambiance est au top.
Nous arrivons sur la piste principale, en retard sur le planning de la journée évidemment ! Pas de problème : nous décidons de faire quelques tours d’entraînement du boardercross pour l’apprivoiser tranquillement, puis petite jam au freestyle avant le coucher du soleil. On finit la journée dans la brasserie de Sabie, où Pierrot et Alexis mangent les plus gros burgers qu’ils aient jamais vus !
Programme du lendemain : compétition de boardercross, downhill, freestyle et afterparty au Sabie River Camp ! Au boardercross, ce sont Nicky et Quisto qui se démarquent dès les poules de qualification par leur vitesse impressionnante. Au final, Nicky remporte la finale, suivi de près par Quisto, Yvan puis Ruan.
Maintenant, c’est au tour du downhill : départ en pleine forêt sur un single track d’environ 80 cm à 1 m de large, parsemé de virages et de bosses sur près d’un kilomètre jusqu’à rattraper le départ du boardercross. On a donc deux kilomètres de piste : 55 % freeride / 45 % boardercross.
1 heure pour effectuer le meilleur temps ! Nous sommes équipés de balises nominatives pour le chrono et, bien sûr, la remontée en pick-up est toujours valable ! Nicky explose le chrono sur sa dernière descente avec 2’39 ; Quisto second avec 2’46 ; Yvan troisième avec 2’58.
Pas de temps à perdre, on file tous au freestyle ! Jam session de 30 min sur la table, le hip et le quarter. Nicky joue toute sa session en switch avec des 360, 540 et frontflip ! Noé et Yvan font des tchou-tchous pour le fun et tentent d’être créatifs sur les tricks.
Seconde jam : 30 min sur le step-up ! Un jump sympa et assez safe pour envoyer du lourd ! Attention tout de même à ne pas se déporter à droite : un arbre vous y attend.
C’est la folie, tout le monde envoie ses meilleurs tricks et Noé tente même ses premiers frontside rodéos sur le dur ! Le soleil se couche, les riders sont recouverts de poussière et ressemblent à des Zamazama (mineurs qui creusent à la recherche d’or).
Bien évidemment, Nicky est bon premier au freestyle, suivi de Zander et Yvan ex æquo à la 2e place, et Noé troisième.
Retour au River Camp : la douche fait du bien ! Remise des prix haute en couleurs dans le bar du camp, suivie de concerts rock, reggae et techno avec des sonorités africaines vraiment sympas ! Bien sûr, la soirée bat son plein et nos Frenchies avaient bien fait d’acheter à l’avance une palette de crayons pastel pour introduire les traditionnelles lunettes éphémères aux locaux, qui se sont pris au jeu avec enthousiasme.

Le lendemain matin, Nicky nous emmène à Elephant Whispers, un centre où des éléphants sont sauvés puis dressés à des fins éducatives. Nous aurons l’occasion d’en apprendre beaucoup sur cet animal emblématique, et même d’en toucher un !
Par la suite, nous nous promenons sur une grande route panoramique et effectuons un stop à God’s Window, l’un des plus beaux points de vue de ce grand pays.
Retour à Hazyview, au backpackers : il est temps de faire les valises et de dire au revoir. Tout le monde est ému et ne pense qu’à une chose : revenir l’année suivante à l’occasion des championnats du monde 2026 de mountainboard !
Lundi matin, direction Johannesburg. Nous rendons la voiture et montons dans le premier avion, direction Kigali au Rwanda. Notre second avion étant reporté au lendemain matin, la compagnie aérienne nous paie un hôtel pour la nuit. Pierrot a même la chance de pouvoir profiter d’un jacuzzi dans sa chambre ! Mais la nuit est courte, et nous repartons tôt pour l’aéroport afin de prendre notre dernier avion, direction Bruxelles, puis Paris.
Encore un immense merci à Quisto, sa famille, ses amis, tous les riders sud-africains, mais aussi à Nicky pour cette expérience magique, qui restera gravée dans nos mémoires.
Le mot de la fin : Aweh